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Les jeunes sont exclus de l’accès à la propriété
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- Donner la parole aux jeunes
- 64 % des jeunes primo-accédants ne peuvent pas acheter leur propre logement
- 1 jeune sur 4 vit chez ses parents et 1 sur 2 bénéficie du soutien financier de ses parents ou de sa famille
- 84 % des jeunes ayant au plus un diplôme de l’enseignement secondaire et même 64 % des jeunes avec un niveau d’éducation élevé sont actuellement exclus du système
- Les pouvoirs publics doivent intervenir
- Plus d’informations sur ce communiqué
Louvain, le 21 mai 2021 – Le bureau de conseil Immotheker Finotheker tire la sonnette d’alarme. Si rien ne change, seuls les investisseurs pourront encore se permettre d’acheter une maison. Pour deux tiers des jeunes de 21 à 35 ans, l’achat d’une maison est déjà un rêve inaccessible, selon une étude interne. « Les jeunes sont exclus du marché immobilier. Même ceux ayant un niveau d’éducation élevé et un revenu supérieur ne disposent pas des ressources suffisantes pour acheter leur propre logement », avertit John Romain d’Immotheker Finotheker. Le bureau de conseil plaide pour la mise en place d’une stratégie réfléchie de la part du gouvernement au bénéfice des primo-accédants.
Donner la parole aux jeunes
Immotheker Finotheker a constaté depuis longtemps que les jeunes éprouvent de plus en plus de difficultés à acheter leur propre habitation. La part des primo-accédants de moins de 35 ans ayant souscrit un emprunt pour leur logement par l’intermédiaire du bureau de conseil était encore de 61 % en 2011. Dix ans plus tard, ils ne sont plus que 41 %. C’est l’illustration du fait que de plus en plus de jeunes doivent repousser l’achat de leur première habitation, à tel point que l’âge moyen des acheteurs immobiliers dans notre pays a grimpé à 42 ans. John Romain explique : « C’est une évolution inquiétante. Nous devons être en mesure d’offrir des perspectives à nos jeunes. Car s’ils doivent sans cesse repousser l’achat de leur propre logement, ils risquent tôt ou tard d’y renoncer complètement. Cela pourrait avoir un effet dramatique sur le taux de pauvreté dans notre pays. Il est prouvé que les personnes de plus de 65 ans qui ne sont pas propriétaires de leur logement courent un risque beaucoup plus grand de se retrouver en situation de précarité. »
Partant de cette préoccupation, Immotheker Finotheker veut donner la parole aux Belges dans ce communiqué de presse et, en particulier, aux nombreux Belges de moins de 35 ans qui ne parviennent pas à réaliser leur rêve immobilier. C’est pourquoi le bureau de conseil a commandé à Ivox une étude auprès de 2 000 Belges, afin de connaître leurs objectifs financiers. L’enquête révèle la situation précaire des jeunes.
64 % des jeunes primo-accédants ne peuvent pas acheter leur propre logement
Dans le grand groupe des 21 à 35 ans, 43 % déclarent aujourd’hui être propriétaires d’un logement. Pas moins de 64 % des jeunes non-propriétaires indiquent qu’il leur est actuellement impossible d’acheter leur premier logement. De plus, 10 % pensent qu’ils ne pourront jamais l’acheter. John Romain déclare : « La forte hausse des prix est un problème pour les jeunes acheteurs, d’autant plus que la Banque nationale impose désormais un apport personnel plus élevé. En conséquence, ceux qui achètent et empruntent ont mis un tiers de plus de leur propre argent sur la table en 2020 que l’année précédente. »
Toutes tranches d’âge confondues, l’apport personnel moyen était de 113 827 euros en 2020, montre l’étude d’Immotheker Finotheker. Les plus de 40 ans (qui constituent le plus grand groupe d’acheteurs) ont un apport personnel de 155 949 euros. À titre de comparaison, l’apport personnel des 30-35 ans s’élève en moyenne à 108 880 euros, et à 72 958 euros pour les 25-30 ans. John Romain poursuit : « Les groupes les plus âgés qui achètent et empruntent sont de plus en plus nombreux. Ils ont beaucoup plus de fonds propres et, avec les acheteurs qui n’ont pas besoin d’un prêt immobilier, ils font donc grimper les prix en flèche. » La plupart des jeunes entre 20 et 30 ans ne peuvent tout simplement pas rivaliser. Ils sont en train de disparaître de l’équation.
1 jeune sur 4 vit chez ses parents et 1 sur 2 bénéficie du soutien financier de ses parents ou de sa famille
24 % des jeunes primo-accédants pensent qu’il leur sera plus difficile d’acheter leur premier logement à l’avenir et 51 % estiment que cela sera impossible sans le soutien de leurs parents ou de leur famille. John Romain confirme : « Trois jeunes sur dix sont locataires, un sur quatre vit encore chez ses parents et nous constatons que ces derniers participent de plus en plus financièrement à l’achat d’un premier logement. » Par exemple, 49 % des jeunes propriétaires belges ont reçu un coup de pouce de leurs parents ou d’autres membres de la famille pour acheter leur première habitation : 37 % ont reçu une certaine somme et 16 % ont pu emprunter à leurs parents. À quelques exceptions près, le montant moyen reçu des parents est élevé : 58 031 euros. En revanche, 43 % d’entre eux ont reçu moins de 10 000 euros et 57 % moins de 25 000 euros.
84 % des jeunes ayant au plus un diplôme de l’enseignement secondaire et même 64 % des jeunes avec un niveau d’éducation élevé sont actuellement exclus du système
Parmi les jeunes ayant au plus un diplôme de l’enseignement secondaire, 84 % déclarent ne pas pouvoir acheter leur propre maison à l’heure actuelle parce qu’ils n’ont pas d’épargne suffisante. Mais ils ne sont pas les seuls à rencontrer des difficultés : 64 % des jeunes ayant un niveau d’éducation élevé estiment être exclus du marché immobilier par manque de fonds propres. « Le fait que de jeunes primo-accédants hautement qualifiés, avec des salaires généralement plus élevés, ne pensent pas pouvoir acheter leur propre habitation montre à quel point la jeune génération est exclue de l’accès à la propriété aujourd’hui », déclare John Romain. « Les prix des maisons ont atteint des niveaux record et nous espérons qu’il n’y aura pas de pénurie d’habitations dans les années à venir. Cette situation, combinée à un taux d’intérêt sur l’épargne proche de 0 %, qui pousse les épargnants à investir dans l’immobilier, constitue un cocktail toxique qui provoque une hausse marquée des prix et rend l’immobilier inaccessible aux primo-accédants et surtout aux jeunes et aux célibataires. »
Les pouvoirs publics doivent intervenir
Selon John Romain, il est urgent de prendre des mesures dans notre pays pour donner des perspectives aux jeunes et pour garantir l’accès au marché immobilier. C’est pourquoi Immotheker Finotheker plaide en faveur d’une action énergique des pouvoirs publics en faveur des primo-accédants. Pour commencer, les primo-accédants – qui ont moins de capital à investir – devraient pouvoir emprunter plus facilement plus de 90 % du prix d’achat auprès des banques, sans être pénalisés par un taux d’intérêt plus élevé. « C’est possible avec une garantie du gouvernement, ou bien le gouvernement peut proposer lui-même des prêts aux primo-accédants. Par ailleurs, les primo-accédants devraient pouvoir contracter plus facilement des prêts d’une durée de 30 ans », suggère John Romain. Il convient en outre d’augmenter l’offre de logements pour les primo-accédants. À cette fin, Immotheker Finotheker appelle à une nouvelle réduction des droits d’enregistrement pour les logements des primo-accédants et à une augmentation des droits d’enregistrement pour ceux qui ont déjà une maison. « Le rêve du logement abordable sera compromis si nous n’agissons pas rapidement », conclut John Romain.
Plus d’informations sur ce communiqué
Immotheker Finotheker
John Romain
Directeur
Tel. 016 46 85 43